«Fais-moi confiance et je te ferais confiance.»

La journée débutait bien. Un petit soleil s'était levé sur la montagne et ses doux rayons réconfortaient après ces longs mois d'hiver. Le temps était doux et frais à la fois, parfait pour une petite balade. Cela faisait maintenant plusieurs jours que je m’ennuyait dans ma tanière. La Tribu allait bien, rien d'excitant à signaler. Je devais sortir si je ne voulais pas mourir sur place. Un milieu du campement, une grosse pile de gibiers trônait. Cela me convainc que je n'avais pas trop à me soucier de mon clan aujourd'hui. Je vis deux jeunes Aspirants Garde Caverne se battre amicalement un peu plus loin, surveillés par leurs mentors. Je vis une jeune Chasse Proie passer près de moi et je la prévins de mon absence. Maintenant, je pouvais fuir mes responsabilités en toute confiance. Mes pas me guidèrent dans un endroit peu fréquenté, et surtout très éloigné dans mes terres, la frontière avec la tribu des Ombres Menaçantes. Ils étaient des chats malsains et cherchaient des noises avec toutes les tribus. Je ne savais pas trop pourquoi j'étais venue ici, peut -être mon flair d'aventureuse m'indiquait quelque chose à faire. Je pourrais chasser, mais hier et avant-hier j'avais rapporté beaucoup de proies. Je m'assis, toujours en quête de divertissement. J'allais rebrousser chemin, lorsque j'entendis du mouvement près de la frontière. Je me levai et sortis mes griffes, prête à accueillir de la bonne manière un intrus de la tribu ennemie. J'attendis, le coeur battant, que le chat veuille bien se montrer. Un grand chat noir aux yeux jaunes vifs et perçants sortit des taillis. Il me toisa avec hargne et je lui rendis un regard froid. Il empestait la charogne. Il vérifia la frontière avant de s'arrêter. Nous étions tout près l'un de l'autre et déjà, j'avais envie de lui sauter dessus. Je n'avais jamais aimé mes voisins. Ils avaient la manie de toujours être là au mauvais moment, au mauvais endroit. En plus, il ne respectait aucun code de l'honneur. Ils étaient sans pitié. Mon tempérament impulsif était tout de suite augmenté en leur présence. Je me forçai à respirer. Je reconnaissais le chat. C'était Silence Opressant, le Lieutenant de la tribu. Je n'avais jamais vraiment eu affaire avec lui. Curieuse de savoir pourquoi il n'avait pas passé son chemin, je lui demandai:

-Salutations, Silence Opressant. Qu'est-ce qui t'amènes ici?

Il avait ce regard froid, sans vie qui me glaçait le sang. J'attendis qu'il réponde, toujours sur le qui-vive.